le Mag

Lorsque le Président de Servier Olivier Laureau m’a proposé d’instaurer et de coordonner la politique de Mécénat du Groupe, j’ai été aussitôt séduite par ce challenge et cette belle aventure. Directeur des Affaires Institutionnelles, j’avais envie de donner du sens à mon engagement chez Servier et j’ai saisi aussitôt avec plaisir cette belle opportunité.

Toutefois je suis partie d’une « page blanche » ! J’avais bien sûr une idée du monde associatif pour l’avoir côtoyé de différentes manières dans ma vie professionnelle, mais ma connaissance du terrain n’était pas suffisamment aboutie pour avoir une idée claire de la stratégie à adopter.

Je me suis alors tournée vers Admical pour prendre connaissance des différentes publications sur les actualités du secteur, la charte du Mécénat et autres documents utiles. Nous avons aussitôt adhéré. Ma seconde démarche a été de contacter mes pairs, pour leur demander s’ils acceptaient de me parler de leur expérience. J’avais besoin en effet de recueillir un maximum d’informations pour ensuite les remettre en ordre et définir une vision propre à Servier.

Je me rappelle notamment l’accueil chaleureux que m’a réservé Christine de Longevialle du Groupe Accor, qui m’a donné les clés d’une réussite du mécénat à l’échelon international.

Cette transmission du savoir et ce retour d’expérience m’ont été très précieux pour gagner du temps et surtout pour éviter des maladresses voire des erreurs.

Après trois ans d’existence du Fonds Mécénat Servier, de jeunes fondations m’ont contactée à leur tour pour bénéficier de mon expérience. Cela a été décisif pour écrire ce guide et pour faire en sorte d’aider des jeunes fondations/fonds ou futurs homologues.

L’engagement des salariés dans les dispositifs de don de temps (ou d’argent) proposés par l’entreprise me semble fondamental pour plusieurs raisons. Tout d’abord cela renforce la démarche de mécénat de l’entreprise. En effet, la vocation d’un mécène consiste à aider financièrement des structures d’intérêt général correspondant à ses axes d’engagement. Or, pour avoir un maximum d’impact dans les projets soutenus, ces associations ont également besoin d’expertises, de conseils, ou tout simplement de main d’œuvre pour avancer. Cela leur permet de se professionnaliser en minimisant les coûts. Le ressenti des associations que nous soutenons est très positif ! C’est aussi l’occasion de nourrir de belles rencontres qui ne se seraient jamais faites dans d’autres circonstances.

Pour les salariés, c’est l’occasion de donner du sens, de mettre en pratique les valeurs de l’entreprise mais aussi leurs propres valeurs. Cela renforce la qualité de vie au travail, l’estime de soi et des autres. Avant l’engagement les salariés sont heureux de pouvoir donner. A leur retour de mission ils ont le sentiment d’avoir beaucoup reçu.

Enfin les Ressources Humaines nous disent de plus en plus que l’existence de dispositifs d’engagement est souvent une question posée lors des entretiens d’embauche : les jeunes souhaitent donner du sens à leur vie professionnelle et c’est un aspect qui prend autant de place voire plus qu’un salaire élevé. Enfin c’est également une manière de retenir les talents !

Bref, l’entreprise trouve ici un enjeu de performance sociale plus que jamais d’actualité.

Les étapes marquantes de mon parcours ont été de plusieurs niveaux.

J’ai d’abord réfléchi à l’élaboration des statuts du fonds de dotation et donc à notre objet social. Pour cela j’ai fait un audit des associations soutenues par le Groupe jusqu’à présent pour déterminer les axes d’engagement les plus prisés, qui correspondent au mécénat du Groupe depuis 50 ans. En effet le mécénat existait chez Servier mais sans coordination et stratégie spécifique.

J’ai déterminé ainsi mes axes d’engagement et la mission du fonds. Ensuite j’ai monté un comité « d’engagement solidaire ad-hoc » réunissant la RSE, les représentants de nos filiales pour déterminer une stratégie et un plan opérationnel de déploiement à l’international.

Parallèlement j’ai lancé le mécénat de compétences en France, puis à l’international quelques mois après la création du fonds. Ensuite d’autres dispositifs ont suivi : le Congé Solidaire®, l’ARRONDI sur salaire et les séminaires solidaires.

Une autre étape marquante pour moi : l’étude d’impact sociale du fonds lancée après trois ans d’existence pour mesurer notre action et réajuster notre stratégie.

Admical a été ma première source d’inspiration : j’ai été en même temps impressionnée par la richesse des informations fournies et par conséquent par les enjeux et le challenge à relever pour être à la hauteur des autres mécènes !

Admical m’a proposé deux formations qui m’ont permis de prendre connaissance du cadre législatif du mécénat, d’en définir les contours, et d’éviter certains écueils. La qualité des formations m’a permis d’être aussitôt opérationnelle et je vous en suis très reconnaissante !

Dernièrement j’ai participé, sur sollicitation d’Admical à une formation dédiée à deux fondations d’entreprise : mais cette fois c’était pour faire part de mon expérience en matière de mécénat d’entreprise.

A mon tour de transmettre, de donner, c’était l’idée de cet « Itinéraire d’un mécénat d’entreprise » !

Retrouvez le guide "Itinéraire d'un mécénat d'entreprise" de Corinne Massin en cliquant ici !